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La plume d'Oquidort
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15 septembre 2010

Gaïa

J'ai un chat, Gaïa, une bonne chatte de gouttière née le 14 mai 2000 chez une copine de ma formation informatique. La copine donnait la pilule à sa minette, quand elle la voyait. Elle la lui a donné une bonne partie de la gestation d'ailleurs. Ça explique peut-être la suite ...

J'ai ramené Gaïa chez moi le 14 juillet 2000, par le train, puis le tram et à pied pour finir jusque chez moi. Gaïa a hurlé tout du long, petite chose laide mais rigolote tellement différente du Ti-Taz, mon premier chat pour qui je ramenais cette copine afin qu'il supporte mon passage d'étudiante à la vie active.

Gaïa n'a jamais été vraiment propre. Gaïa a toujours été caractérielle. Gaïa est un amour avec les humains. Gaïa ne sait pas rentrer ses griffes. Gaïa a des colites chroniques. Gaïa a de grosses allergies alimentaires sans doute à l'origine de ses colites. Gaïa fait de temps en temps de petites crises d'asthme. Gaïa ne supporte aucun traitement par voix orale ou sous cutanée. Gaïa a un système immunitaire aléatoire. Gaïa souffre du calicivirus. Gaïa n'a plus de prémolaire ni de molaire supérieure. Gaïa a plein de phobies. Gaïa est cyclothymique. Gaïa ne supporte pas les transports. Gaïa adore dormir sous la couette contre moi. Gaïa n'est pas heureuse chez moi. Gaïa a 9 ans. Gaïa est implaçable.

Tout a commencé par ses problèmes digestifs chatons. Elle a passé son enfance de phosphaluvet en croquettes hyperdigestibles prenant bien soin de m'expliquer que ça n'allait pas en faisant ses besoins systématiquement à côté de la caisse. Elle a grandit, continuant à vomir journellement avec ses diarrhées sanguinolentes à côté de la caisse puis dans mon lit, à coup de pansements gastriques et de croquettes hypoallergiques. Les TOCs se sont mis en place avec la peau qui plisse, les fantômes dans les coins de pièces, les crises d'angoisses en voyant son super pote le tranquille Ti-Taz qui lui sert d'oreiller encore aujourd'hui quand elle se sent bien, ou en voyant le gros Garfi, à l'époque petit, qu'elle a élevé comme un fils.

J'ai déménagé à Toulouse, changé de cabinet vétérinaire. Le nouveau est bien équipé, Gaïa a eu le droit a un examen poussé de ses boyaux à coup de coloscopie. Les colites chroniques ont enfin été dénoncées, cortisonées et traitées à coup de nouvelles croquettes hypo qui la faisaient toujours autant vomir. Le fait de savoir n'a rien changé à nos vies, si ce n'est que Gaïa faisait de plus en plus pipi partout, le stress des aller retour chez le vétérinaire n'aidant pas, pas plus que mes nouvelles activités bénévoles aux Chats Libres de Colomiers.
Gaïa a intégré au fur et à mesure les nouveaux arrivants, les toilettant et les maternant ses bons jours, les conspuant les mauvais.
J'ai fait des séries de rencontres qui m'ont ouvert les yeux sur des solutions alternatives non encore envisagées par moi ignorante, ni par mes vétérinaires. Si j'étais mauvaise je dirais parce que ça ne rentrait pas dans leur caisse, je dirai donc par scepticisme, je ne suis pas mauvaise.

J'ai passé Gaïa à une alimentation ménagère à base de viande crue principalement, complémentée en taurine soit par adjonction de taurine en poudre soit par ajout d'abats frais qui rejoignaient dans la gamelle de viande crue la purée de fruits et légumes, les huiles, quelques lentilles ou pétales de corn flakes et la levure de bière. Ce régime m'a été conseillé par une bénévole allemande qui le pratiquait depuis des années sur conseil d'une vétérinaire nutritionniste allemande.
J'en ai parlé à mes vétérinaires. On m'a expliqué que ce n'était pas bon et on m'a sorti des livres et cours français une ration qui ressemblait à quelque chose du genre blanc d'oeuf - haricots verts - riz. Bravo pour l'ouverture d'esprit, la remise en question et la prise en compte des connaissances d'autrui.

J'ai continué ma méthode, tous les poilus de la tribu sont passé aux rations ménagères. Miraculeusement, Gaïa a cessé de vomir et ses colites ont disparu malgré l'arrêt de tous les traitements médicamenteux. Les problème de comportement sont restés eux.

Après une consultation de "comportement" avec le véto référencé comme comportementaliste canin et félin du cabinet vétérinaire qui sans prétention de ma part en sait moins long que moi sur les problématiques et comportements des chats en communauté vivants exclusivement en milieu intérieur fermé, Gaïa est passée sous zylkène pour presque 1 an. Ca n'a rien changé.

Entre temps, Gaïa a développé un calicivirus. Après les cures d'antibios / cortisone qu'elle ne supportait pas par voix orale, ni par voix sous cutanée, je l'ai pendant un moment ramenée tous les 2 jours pour son injection intramusculaire, elle qui ne supporte pas de sortir de chez elle. Une vraie torture pour Gaïa. Aucune amélioration constatée.
On m'a référée à un spécialiste en dentisterie.
Gaïa a eu des interferons.
Gaïa n'allait pas mieux, ne pouvait plus manger.
On a retiré les prémolaire et les molaires supérieures de Gaïa. Ça a été un peu mieux. Avec rechutes.

Une bénévole des Chats Libres m'a parlé d'un vétérinaire ostéopathe qui avait de très bons résultats sur des cas un peu désespérés. Malgré l'heure et demie de route, je me suis dit que si ça ne faisait pas de bien, ça ne pouvait pas faire de mal. Ça a été miraculeux.

Pas sur ses troubles du comportement, ses problèmes de propreté, ses phobies, ses lubies, mais sur sa santé. Ça l'a stabilisée. Je n'y aurais pas cru si on me l'avait prédit. J'ai été bluffée. Le timming était trop flagrant pour que ça ne soit qu'une coïncidence même si je n'écarte pas la pensée concomitante que les autres traitements aient peut-être fini par agir même si à ce moment là elle n'en prenait plus.

Gaïa ne voit plus le vétérinaire que pour ses rappels de vaccins. Je l'ai ramenée chez l'ostéo 1 ou 2 fois. J'ai essayé l'ostéo pour les soucis urinaires de Ti-Taz et Garfi mais pas avec le même succès. Ce n'est pas une solution miracle, juste une alternative à envisager parmi d'autres quand la science étale ses limites
Pour Gaïa, mes vétérinaires selon celui avec lequel je parle vont du scepticisme hautain ouvertement affiché à un prudent "oui, on m'a dit que ça marchait des fois".

Depuis près d'un an, j'ai pu repasser Gaïa aux croquettes, même pas hypoallergiques. A ce jour, une seule marque/gamme testée a passé le crash-test-Gaïa. L'alimentation aux rations ménagère a duré presque 3 ans, c'est un travail énorme et fastidieux que j'ai abandonné avec soulagement même si je continue à maintenir que c'est l'alimentation qui a le mieux réussi à l'ensemble de mes animaux question santé.

Au jour d'aujourd'hui, niveau état général, les bilans de santé de Gaïa sont bons. Je dois juste envisager une nouvelle opération pour retirer les dernières molaires sur lesquelles le calici a doucement repris le contrôle. Il doit bien y avoir 1 an que Gaïa n'a pas revu l'ostéo.
Côté psy, j'ai consulté d'autres comportementalistes qui ont fait leurs preuves en féline, fait des recherches, essayé d'autres traitements "doux" genre fleurs de bach ou "thérapies comportementales" sans succès sur la durée. A ce jour, Gaïa fait bien sa grosse commission dans la litière mais elle pisse par terre ou dans mon lit 3 à 5 fois par jour et c'est une minette qui boit énormément donc elle évacue en conséquence.

Je suis épuisée de devoir la courser avec le sopalin et le désinfectant, ma maison s'imprègne progressivement de l'odeur d'ammoniac mêlée de désinfectant industriel "senteur pin des Landes" ...  mes meubles en bois sont imprégnés d'urine parce que je ne peux pas être derrière elle 24h/24.

J'ai demandé au vétérinaire du cabinet que j'ai vu la dernière fois avec Gaïa pour un bilan sur ses dents si on pouvait passer à une méthode plus chimique, les anti dépresseurs que j'ai essayé d'éviter pendant des années sans succès mais qui sont généralement la réponse classique de beaucoup de vétérinaires en cas de gros troubles du comportements.
La réponse ?
Il faudrait que vous la rameniez à ma collègue comportementaliste.

J'en ai marre AUSSI d'être prise pour un tiroir caisse.

J'ai globalement confiance en mes vétérinaires. Je paye toujours rubis sur l'ongle, je ne discute jamais les tarifs, je pratique sans contestation ni mégotage tous les examens demandés par mes vétérinaires pour les aider à faire leur travail avec les meilleurs résultats. Je suis une cliente fidèle bien qu'exigeante, je les informe en cas de démarches parallèles mais là non. Je ne ramènerai pas une nième fois Gaïa, encore moins pour payer une consultation de "comportement" dont je n'ai pas besoin et m'entendre débiter des platitudes sur la surpopulation - merci, je sais que pour Gaïa c'est une petite partie du problème-, les litières pas à côté des gamelles, les points de nourriture différents, les caches etc. Je le sais par coeur tout ça, j'ai tellement lu sur la psychologie féline, tellement pratiqué eu refuge et à la maison, tellement observé. En ce moment, à la maison, il y a 8 chats adultes, 3 chatonnes de presque 6 mois et 2 de presque 3 mois. A part Gaïa ses mauvais jours, tout le monde joue ensemble, tout le monde pratique le toilettage mutuel, les dodos en tas, les contacts de croisement, tous les grands participent à l'éducation des petits. J'ai la chance d'avoir un vrai groupe.
Gaïa elle a un vrai problème psychologique qu'elle aurait exprimé même en étant chat unique et qui ne relève pas des compétences d'un comportementaliste mais simplement d'un vétérinaire attentif. J'espérais que ça serait celui qui la suit le plus souvent depuis 6 ans que je suis dans la même clinique vétérinaire. Je me suis trompée, il m'envoie claquer 80€ pour une nouvelle consultation avec le comportementaliste du cabinet. J'irai donc voir ailleurs. L'herbe n'y sera pas plus verte, je ne suis pas naïve à ce point mais la douloureuse, même si elle est du même montant que ce qu'aurait réclamé le "comportementaliste" de mon cabinet sera moins amère à passer.

Gaïa, je t'aime, j'adore te sentir en confiance sous la couette la nuit, j'adore ton affection piquante et envahissante quand tu t'incrustes sur mes genoux toutes griffes sorties pour des câlins sans fin. Mais Gaïa, je dois te l'avouer, tu me pourris la vie.

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Commentaires
S
Tu as du mérite de t'être accrochée pour soigner au mieux ta chère Gaïa. Tu sais la science vétérinaire a ses limites, surtout en ce qui concerne les troubles du comportement à mon avis. Je pense que ton véto ne voulait pas prescrire un antidépresseur "au pif", c'est un domaine qu'il vaut mieux bien maîtriser d'où le renvoi chez le collègue spécialiste. Mais je comprends ton découragement...<br /> <br /> Fais plein câlins à Gaïa de ma part.
La plume d'Oquidort
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